On parle souvent des défenses naturelles des équidés, mais ces mécanismes peuvent sembler assez flous. De quoi s’agit-il exactement ?
Il faut savoir que le système immunitaire des équidés fonctionne comme le nôtre. Aborder ses mécanismes permet ensuite de comprendre les allergies, les maladies virales et les maladies auto-immunes.
Un équidé est constitué de milliards de cellules, comme nous.
En effet, chez l’homme et les mammifères comme le cheval, le chat et le chien, la reproduction suit le même schéma :
Les cellules sont tout à fait fascinantes !
Il y a des cellules qui forment les différents tissus (cutané, cérébral, tendineux, etc …) et d’autres qui sont mobiles dans l’organisme, comme les cellules reproductrices et les cellules du système immunitaire. Ce sont ces dernières qui nous intéressent.
Ce sont les leucocytes : les fameux globules blancs, les soldats du système immunitaire ! Ils sont produits par la moelle osseuse, tout comme les globules rouges. Il existe de nombreux leucocytes différents.
Les cellules actives contre tout type d'agent infectieux
Les cellules actives contre des agents infectieux spécifiques
Les anticorps sont des complexes protéiques appelés immunoglobulines. Ils ciblent un pathogène en particulier, se lient à lui, le rendent incapable de se développer et attirent les cellules capables de le détruire (granulocytes, macrophages).
Les cellules actives contre les cellules de l'organisme infectées
Les cellules sentinelles
Les monocytes
Présents dans le sang, ils peuvent migrer dans les tissus et se différencier en macrophages lors d'une infection.
La moelle osseuse est le lieu de production des leucocytes. C'est elle qui va charger le sang en globules blancs et en globules rouges.
Certains organes irrigués ensuite peuvent stocker des leucocytes :
Le sang et la lymphe qui traversent ces tissus sont ainsi soigneusement surveillés avec des stocks de globules blancs sur place prêts à intervenir.
Les cellules du “soi” se reconnaissent entre elles par détection d’une molécule particulière : le complexe majeur d’histocompatibilité (CMH).
Ce CMH forme un complexe avec un peptide du "soi" chez les autres cellules du système immunitaire. Le lymphocyte T ne doit pas réagir à ce complexe et détruire la cellule. En revanche, si le CMH forme un complexe avec un peptide étranger (issu d'un agent infectieux), le lymphocyte T doit réagir pour provoquer la destruction de la cellule.
Dans le thymus, les lymphocytes T qui n'ont pas eu les bonnes réactions aux complexes qui leur ont été présentés sont éliminés car ils risqueraient
Suite à cette sélection, les lymphocytes T sont alors matures, mais naïfs (ils n'ont pas encore un agent infectieux précis à reconnaître, ils ne sont pas spécialisés). Ils migrent dans les ganglions lymphatiques.
Lymphe, lymphocyte, lymphatique ... Expliquer le fonctionnement du système immunitaire implique de parler de la lymphe. Mais qu'est-ce que ce liquide ? Pour le comprendre il faut partir de la circulation sanguine.
Il s’agit de la capacité de l’organisme à se défendre contre des agents infectieux, c’est-à-dire des substances étrangères susceptibles de pénétrer dans l’organisme, de s’y développer et d’y avoir une action toxique voire pathogène*.
*Pathogène = capable de causer une maladie.
L’immunité innée :
L’immunité acquise :
Immunité innée | Immunité acquise / adaptative |
Active immédiatement | Réellement active après un certain délai s’il s’agit d’un pathogène inconnu |
Non spécifique | Spécifique = adaptée à un pathogène en particulier |
Pas de mémoire immunitaire | Mobilise la mémoire immunitaire = efficace plus rapidement lors d’une nouvelle infection par un agent déjà rencontré |
Un petit exemple pour comprendre :
Immunité innée = la police :
Immunité acquise = les groupes d’intervention spécialisés :
Le corps possède de nombreuses barrières qui empêchent les agents pathogènes de l’infecter : peau, larmes, sécrétions … Il arrive néanmoins que des agents infectieux franchissent les défenses externes de l’organisme.
Dans les poumons, dans le système digestif ou encore au niveau d'une plaie ouverte, un agent infectieux est entré. Son objectif est de se répandre et de se multiplier dans l'organisme.
Les cellules dendritiques, les macrophages et les mastocytes sont les premières cellules à rencontrer l'agent infectieux.
Les macrophages peuvent le détruire par phagocytose, c'est-dire-en "mangeant" l'agent pathogène. Le pus que nous voyons parfois dans les plaies correspond aux déchets de la phagocytose.
Les cellules présentes sur le lieu de l'infection sécrètent des médiateurs chimiques qui ont plusieurs effets.
Les symptômes de cette réaction immunitaire sont provoqués par la vasodilatation et l'afflux sanguin : rougeur - chaleur - gonflement - douleur.
Si l'agent infectieux pénètre certaines cellules, ce qui est le cas avec certains virus, de l'interféron va être libéré. Ce médiateur informe les cellules avoisinantes qu'elles sont menacées. En effet, le virus va utiliser la cellule-hôte pour libérer des milliers de copies de lui-même, qui infecteront elles-mêmes d'autres cellules pour se multiplier à leur tour.
Le virus ne possède pas un ADN, mais un ARN, dont la réplication au sein d'une cellule permet la multiplication du virus. Sous l'effet des interférons, des changements au sein des cellules vont se produire. En cas d'infection par le virus, il se formera au sein des cellules "averties" par interférons des substances qui freinent, voire empêchent les mécanismes de réplication que le virus utilise.
L'interféron va également activer et attirer les lymphocytes NK, les "Natural killers". Ces véritables tueurs professionnels passent au crible les cellules dans la zone "d'alerte" et éliminent toutes celles qui présentent la moindre anomalie. Les cellules NK peuvent notamment expulser le contenu cytotoxique de leurs granules (=dégranulation) pour tuer la cellule hôte et l'agent pathogène.
Les cellules tueuses naturelles sont d'autant plus redoutables et efficaces qu'il existe d'autres médiateurs chimiques pour les activer et qu'elles peuvent tuer de différentes manières.
La présence des médiateurs inflammatoires dans le sang informe le cerveau que le système immunitaire inné réagit à une attaque. La répartition de l'énergie et l'activité hormonale sont modifiés pour optimiser l'efficacité de la réponse immunitaire.
L'animal va manifester des signes de douleur et de fatigue. Il n'a plus de goût pour la dépense physique et cherche à s'isoler.
Dans de nombreux cas, cette réaction du système immunitaire inné suffit. L'inflammation diminue au fur et à mesure que les agents infectieux sont éliminés et les tissus réparés.
Si ce n'est pas le cas, l'immunité adaptative va prendre le relais.
Des cellules de l'immunité innée comme les macrophages et les cellules dendritiques conservent un fragment de l'agent infectieux qui permet de l'identifier : l'antigène.
En suivant la circulation lymphatique, elles se retrouvent dans les ganglions lymphatiques où elles présentent l'antigène aux lymphocytes B et T naïfs. Cela va provoquer la production massive de lymphocytes spécialisés capables de reconnaître l'antigène. Les ganglions vont enfler.
Les lymphocytes B sont responsables de l'immunité humorale : ils nettoient les fluides du corps en produisant des anticorps qui ciblent spécifiquement un antigène (et donc l'agent pathogène dont il fait partie). L'anticorps neutralise l'agent pathogène, ce qui permet aux macrophages de les phagocyter ou aux cellules NK (natural killers) de les tuer.
Les lymphocytes T sont responsables de l'immunité cellulaire : ils repèrent les cellules infectées par un antigène particulier, se lient à elles et les tuent à l'aide de substance cytotoxiques qui vont provoquer la mort de la cellule.
Cette réaction adaptative est longue : environ 15 jours. Après élimination de l'agent pathogène, une partie des lymphocytes deviennent des cellules mémoire qui circuler dans l'organisme.
Lors d'une infection ultérieure, ces cellules reconnaîtront l'antigène et se mettront immédiatement en action. La production d'une grande quantité de lymphocytes débutera rapidement et sera effective en quelques jours seulement.
Les équidés possèdent un système immunitaire très similaire au nôtre. Des globules blancs présents dans les tissus et le sang sont capables de défendre l'organisme contre les agents infectieux et de lancer la réparation des tissus lésés (immunité innée). Il s'agit de l'inflammation.
En cas d'infection difficile à combattre, des défenses spécifiques impliquant les lymphocytes T, les lymphocytes B et les anticorps sont mises en place (immunité adaptative). Certains lymphocytes B deviennent des cellules mémoires et patrouillent dans l'organisme. En cas de nouvelle infection par un même agent, la production d'anticorps sera beaucoup plus rapide.
Le système immunitaire est impliqué dans les allergies, l'apparition des tumeurs et les inflammations chroniques (emphysème, dermite, arthrose). C'est pourquoi il est si utile de comprendre son fonctionnement.
Avez-vous trouvé cet article suffisamment clair et agréable ? N'hésitez pas à rédiger un commentaire pour nous aider à améliorer nos rédactions.
Laissez un commentaire