Le système digestif représente un écosystème impliquant divers organismes vivants, notamment : l'hôte (le cheval), divers micro-organismes, et nos fameux vers.
Ces organismes sont capables d'évoluer ensemble dans une relation qualifiée de symbiotique, qui ne conduit ni à la mort de l'hôte, ni à l'élimination totale des autres êtres vivants.
Lorsque les "habitants" des intestins du cheval se développent au détriment de l'organisme qui les abrite, il ne s'agit plus de symbiose, mais de parasitisme.
Parmi les personnes réalisant des examens coproscopiques réguliers, certaines témoignent de l'inutilité d'une quelconque vermifugation chez leur chevaux. Elles constatent en effet que les populations de vers dans le système digestif sont d'une taille raisonnable et stables dans le temps.
En réalité, la symbiose équidé/vers repose sur un équilibre au sein duquel le développement des vers abrités et nourris par le cheval est régulé par la résistance de l'équidé et des conditions de vie appropriées.
Un hébergement sain, sans surpâturage, avec une alimentation qui permet aux chevaux d'être en excellente santé, favorise la relation symbiotique du cheval avec les vers. Dans ce cadre, le suivi coproscopique peut révéler un bon équilibre et rendre inutile l'intervention humaine sur les vers.
L'accès a une grande diversité d'espèces végétales est un réel atout car le cheval peut instinctivement se tourner vers des plantes qui facilitent l'évacuation d'un éventuel surplus de vers.
Par ailleurs, nous savons que les êtres vivants évoluent au fur et à mesure des siècles afin de perpétuer la survie de l'espèce. L'apparition des vers ne date pas d'aujourd'hui, et il est logique de conclure que, si le cheval est toujours là alors que les vermifuges chimiques ont moins d'un siècle, c'est qu'il est parvenu à s'adapter pour survivre malgré la présence de vers dans son corps, et ce bien avant l'aide de l'homme.
Ceci dit, si nous avons inventé les vermifuges au XXe siècle, c'est bien qu'il existait des problèmes de santé liés aux vers, n'est-ce pas ?
Comme nous l'avons dit plus haut, la symbiose repose sur un équilibre.
Dès que la résistance de l'équidé diminue (maladie, sous-nutrition, malnutrition ...) ou que les vers sont amenés à trop se développer (surpâturage, pâturage dans les excréments ...), l'équilibre est menacé et la symbiose peut se muer en parasitisme.
La domestication du cheval conduit à rapprocher ce dernier du cavalier, c'est-à-dire l'héberger dans des prés plus petits et plus proches, voire directement aux écuries. Dans ce cadre, le souci de l'hygiène de vie revêt une grande importance afin d'éviter que les vers ne se développent beaucoup trop pour demeurer inoffensifs.
Les facteurs de risque :
On ne peut pas vraiment affirmer que les vers soient nécessaires au cheval. L'inverse est beaucoup plus vrai.
Le cheval a appris à s'adapter à la présence dans son organisme mais ils ne lui sont pas utiles. Donc l'absence de vers ne nuit pas particulièrement au cheval, même si elle est de toute manière assez inatteignable.
Le problème se situe ailleurs :
Une vermifugation raisonnée ne cherche pas à éliminer systématiquement la plus grosse quantité de vers possible, mais vise à rétablir l'équilibre lorsque celui-ci est menacé :
L'un des avantages d'une vermifugation raisonnée est que le soigneur est conscient de ce qui se passe dans les intestins de son cheval. Puisque le parasitisme peut être un signe révélateur d'une anomalie (déficience immunitaire, mode de vie inadéquat, alimentation déséquilibrée), le détecter permet de réagir rapidement et de corriger ce qui ne va pas. On évitera ainsi les autres problèmes que l'anomalie aurait pu causer : coliques, maladies, carences ...
Enfin, il faut savoir que dans un troupeau, un petit nombre d'équidés sont responsables de l'essentiel de la contamination. Par conséquent, lorsque vous traitez un troupeau de dix chevaux, il y a environ deux chevaux dont le traitement va permettre de réduire de manière très significative la contamination de l'environnement, et un certain nombres de chevaux dont le traitement ne va servir qu'à développer des résistances. Cela peut être évité par des coproscopies préalables.
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