La fourbure est un problème fréquent, dont tous les cavaliers ont déjà entendu parler. Nous croyons souvent que seuls les poneys sont concernés mais ce n'est pas exact. Si les équidés dit "robustes" (poneys, ânes, races rustiques) sont davantage touchés, tous les chevaux peuvent être concernés. C'est une affection que nous devrions tous mieux connaître car il s'agit d'une cause de mortalité importante chez les équidés.
Pour résoudre un problème de santé, il importe toujours d'avoir une action sur :
• les symptômes : pour rétablir le confort de vie, briser un cercle vicieux
• les causes : pour faire cesser le problème et éviter les autres conséquences négatives qu'elles peuvent engendrer
• les facteurs de risque : pour faciliter la guérison et prévenir les rechutes.
Nous allons donc voir ensemble de quelle manière la fourbure se manifeste, ce qui la provoque et ce qui favorise son apparition. Pour chaque point, nous déterminerons les mesures adaptées pour aider l'équidé fourbu ou à risque.
La fourbure se traduit par une inflammation à l'intérieur du pied qui perturbe gravement le fonctionnement de celui-ci et altère son anatomie.
Au niveau osseux, le pied se termine par une phalange située à l'intérieur du sabot.
Celle-ci est "suspendue" dans la boîte cornée et reliée à la paroi par des tissus particuliers. Ce sont eux dont la structure est altérée par l'inflammation en cas de fourbure.
La phalange va alors basculer car elle n'est plus "accrochée" à la paroi, mais reste reliée au tendon fléchisseur du doigt profond qui exerce une traction lors des déplacements.
Si la dégradation des tissus se poursuit, la phalange va amorcer une descente dans le pied, qui peut se conclure par une perforation de la sole.
L'urgence est d'arrêter l'inflammation et la congestion des tissus du pied pour que la phalange reste à sa place. Cela se fait généralement en s'assurant que l'équidé se déplace, en adaptant son alimentation, et en ayant recours à des aliments complémentaires spécifiques. En cas de fourbure aigüe, votre vétérinaire jugera certainement nécessaire de prescrire des médicaments pour arrêter l'inflammation.
Lorsque la structure du pied a été altérée, il est possible jusqu'à un certain stade d'intervenir pour sauver le pied du cheval, notamment en faisant appel à un professionnel du sabot formé à résoudre ce type de problème.
Il est essentiel de ne pas attendre ou laisser la fourbure réapparaître chaque année, au risque que le pied soit irrémédiablement abimé, que l'équidé ne puisse plus jamais se déplacer sans souffrir et se retrouve condamné.
Si la fourbure est prise en charge à temps, l'inflammation disparaît sans dommage irréversible.
La fourbure est très douloureuse, et entraîne une gêne locomotrice. Toutefois, les équidés sont parfois peu démonstratifs lorsqu'ils souffrent, ce qui peut rendre certains diagnostics tardifs. Il faudrait idéalement repérer la douleur dans les déplacements dès ses prémices :
• moins de déplacements
• manque d'énergie et de moral, expression faciale assombrie
• soulagement d'un ou plusieurs membre, irrégularité dans la démarche
• les virages courts sont plus difficiles pour lui, surtout sur un sol dur
Une fois par semaine, faîtes-vous filmer pendant que vous faites marcher et trotter votre équidé sur sol dur en traçant des "8" de plus en plus serrés. Un début de fourbure mettra votre équidé en difficulté sur cet exercice et une gêne discrète sera plus facile à repérer.
Faites également marcher et trotter l'équidé en ligne droite sur un sol "résonnant" (béton par exemple) et écoutez attentivement. Vous devez entendre un "clap clap clap clap..." régulier.
Le galop masque la plupart des boiteries. Il est donc inutile d'observer l'équidé à cette allure. En revanche, l'absence inhabituelle de départ au galop au pré comme au travail peut indiquer une gêne locomotrice.
• Un équidé qui marche "sur des œufs", comme si le sol le brûlait.
• Une attitude campée.
• Progressivement, une répugnance absolue à se déplacer ou même à se lever. Dans ce cas, la confusion est possible avec un problème digestif comme la colique. Aucune hésitation concernant la marche à suivre toutefois car tous ces problèmes nécessitent une consultation en urgence.
Vous pouvez détecter l'inflammation des sabots au toucher : un ou plusieurs pieds vous semblent plus chauds.
En manipulant le boulet et le pâturon, vous sentez le sang pulser avec force.
Votre équidé peut présenter de plus en plus de symptômes de maladie et de souffrance : fièvre, transpiration, accélération du rythme cardiaque, muqueuses des yeux particulièrement rouge, ...
Traiter les symptômes sans se préoccuper des causes ne fera pas disparaître définitivement le problème. Il faut donc trouver l'origine de la fourbure.
Un choc, un changement de parage ou de ferrage, trop de travail sur sol dur, trop de poids sur les pieds, une immobilité prolongée, une compensation liée à une autre douleur.
Solutions :
• Bien veiller à l'entretien des pieds • Organiser le travail en extérieur afin de ne pas abuser des allures vives sur sol dur • Adapter le parage et la ferrure des chevaux d'attelage pour éviter les traumatismes du pied • Prendre en charge rapidement tout problème de locomotion • S'assurer que le cheval puisse se déplacer suffisamment d'heures par jour • Surveiller attentivement les équidés qu'il faut nécessairement immobiliser (remise de blessure, suites de coup de sang ...).• On peut se tourner vers des synergie de plantes qui favorisent la circulation sanguine et lymphatique.
Celui-ci peut être d'origine :
• Alimentaire : trop de nourriture, changement de nourriture, transition alimentaire courte, nourriture riche, aliment inadapté (cheval échappé ...).
Solution :
• Si l'état d'engraissement est toujours préoccupant, ne pas hésiter à faire vérifier la ration pour vérifier si elle colle aux besoins.
• Gérer les pâtures pour maitriser la composition de l'herbe et les espèces présentes
• Allonger les transitions alimentaires
• Mettre en place des mesures pour diminuer les quantités de fourrage en obligeant l'équidé à se nourrir lentement.
• Supprimer les aliments complets classiques et les remplacer par des correcteurs de fourrage qui ne font pas prendre d'état.
• Endocrinien : équidés prédisposés à cause de divers troubles et syndromes (cushing, SME ...).
Solution : Faire examiner l'équidé en cas de surpoids toujours excessif malgré une alimentation très raisonnable, surtout si d'autres symptômes sont observés : mue difficile, transpiration excessive, malaises, mauvaise fertilité...
Certains médicaments fortement dosés et/ou administrés de manière prolongée ou certaines maladies peuvent également entraîner des fourbures.
Outre les causes possibles mentionnées ci-dessus, certains facteurs de risque doivent conduire à une vigilance accrue.
• Equidés âgés
• Chevaux ayant de faibles besoins (races rustiques) surtout s'ils sont hébergés à un endroit où la nourriture est riche (régions avec de l'herbe "bien grasse", pâtures optimisées pour l'élevage bovin, cohabitation avec un cheval bénéficiant d'une alimentation pour équidés maigres ou sportifs).
• Pousse de l'herbe de printemps
• Présence d'une infection
• Un poulinage délicat suivi d'une infection de l'utérus.
• Emonctoires (organes chargés de l'élimination des déchets) fatigués ou malades.
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