Tous les propriétaires seront amenés à faire face au moins une fois à une plaie, même minime, sur leur équidé. Lorsque la blessure est bien prise en charge, la guérison est beaucoup plus rapide et facile.
Le saviez-vous ? Les poneys sont ceux dont les plaies guérissent le plus rapidement, et les ânes sont les équidés dont la cicatrisation est la plus difficile.
D'une manière générale, les plaies sont plus difficiles à repérer rapidement chez les animaux dont le poil est long.
Il faut déterminer le type de plaie, car cela peut faire varier le protocole de soin. On distingue :
Après avoir déterminé le type de plaie, il faut déterminer le niveau de gravité :
Si la plaie est peu profonde et peu étendue, c'est-à-dire superficielle, vous pourrez choisir de soigner et de surveiller vous-même l'évolution de la plaie.
Si la plaie est profonde et/ou étendue, une suture, un sérum antitétanique ou des examens complémentaires peuvent être nécessaires. Il est donc préférable de consulter immédiatement le vétérinaire.
Si la plaie est à la fois profonde et étendue, qu'elle est mal située et/ou accompagnée d'une hémorragie, il s'agit d'une urgence absolue car le pronostic vital est peut-être engagé. Vous n'aurez vraisemblablement pas de question à vous poser concernant les soins car le vétérinaire recommandera un protocole précis.
Le protocole le plus courant consiste à nettoyer la peau, la sécher délicatement puis à appliquer un produit favorisant la guérison.
La fréquence des soins dépend du produit utilisé - se référer au mode d’emploi : la Vétédine doit être remplacée lorsqu’elle change de couleur par exemple- et de la durée au cours de laquelle la plaie va rester propre.
Une plaie non bandée sur un membre en hiver nécessitera des soins une à plusieurs fois par jour, tandis qu'une plaie sur la croupe par temps sec pourra rester protégée plusieurs jours si la tenue du produit est suffisante et si la plaie a un aspect satisfaisant.
S’il ne faut pas laisser une plaie s’infecter, il est toutefois déconseillé de trop en faire. Une désinfection inutilement répétée peut retarder le processus de cicatrisation et détruire les défenses cutanées.
On sélectionnera un savon sans parfum : un antiseptique type bétadine scrub (plaies suintantes, risque d’infection) ou un savon doux et respectueux comme le savon de marseille (plaies propres mais exposées à la poussière, au sable ...). Assurez vous qu’il ne reste aucune impureté dans la plaie et rincez abondamment.
Si la plaie est propre, en bonne voie de cicatrisation, et que l’environnement est sain, il n’est pas utile de savonner. En cas de coup ou de choc, vous pouvez doucher longuement afin d’éviter les gonflements.
Cela dépend de l'état de la plaie au départ. Si elle paraît propre, vous pouvez simplement utiliser une pommade régénérante qui protégera la peau, la nourrira et accélérera la guérison.
Si la plaie à un mauvais aspect, on choisira un produit très désinfectant et asséchant les premiers jours. De nombreux produits sont disponibles, et il n'est pas toujours aisé de s'y retrouver. Vous pouvez utiliser :
On utilise fréquemment les dérivés iodées, notamment la polyvidone iodée. C'est elle qu'on retrouve dans la Bétadine ou la Vétédine.
On utilise également la chlorhexidine. C'est elle qui donne ses propriétés désinfectantes à la Biseptine.
On trouve des antiseptiques à base de chlore actif, comme le Dakin, qui peuvent également convenir.
Moins fréquents :
L'éosine est plus asséchante que désinfectante.
L'hexamidine (ex : hexomedine transcutannée) n'est pas adaptée pour les plaies ouvertes.
Le chlorure de benzalkonium est souvent utilisé avec d'autres principes actifs, comme la chlorhexidine.
L'eau oxygénée et l'alcool sont trop désagréables appliqués sur une plaie pour être utilisés sur votre équidé.
Le sérum physiologique est adapté avant l'antiseptique pour rincer la plaie et retirer les débris qui seraient restés dans une plaie ouverte.
Précautions :
Le soufre ne peut être utilisé que sur des lésions légères car il attaque également les cellules saines, ce qui peut retarder la guérison sur des plaies bien ouvertes.
L'argent colloïdal fait partie des solutions disponibles pour désinfecter une plaie. Néanmoins, son utilisation prolongée peut être toxique pour le cheval, le cavalier, et même l'environnement. A réserver aux premiers jours de soins, juste après une suture par exemple.
L'aluminium est souvent utilisé pour protéger et garder les plaies au propre. Il nécessite une désinfection préalable avec un antiseptique.
Le miel est un asséchant, adapté pour le soin des plaies suintantes. Le miel de thym est le plus adapté pour l'application sur une plaie.
L'argile verte aide à capter les impuretés et aide à faire remonter les très petits fragments de corps étrangers si la plaie n'est pas très propre. Elle peut être appliquée sur une plaie ouverte. Asséchante, elle devra être complétée par un soin nourrissant. C'est un bon produit si la plaie est accompagnée d'un hématome ou d'un gonflement.
De nombreuses huiles essentielles peuvent être utile dans le soin des plaies. Attention toutefois, ce sont des produits puissants avec des précautions d'emploi. L'idéal est de les intégrer à une crème, de l'argile ou du miel pour exploiter leurs bienfaits sans risque et sans sensation désagréable pour votre cheval. Le Tea tree est très souvent employé pour lutter contre les microbes car il est facile d'emploi, non caustique pour la peau et efficace. Assez doux, il évite de créer des résistances.
Les ingrédients naturels sont très efficaces pour nourrir la peau et stimuler la repousse du poil.
Si votre équidé a une cicatrisation lente, vérifiez que la ration est suffisamment riche et équilibrée en vitamines, en minéraux, en acides aminés essentiels et en oméga 3.
Les plaies multiples, récidivantes ou importantes vont générer des phénomènes inflammatoires importants. Pour préserver la peau et éviter un vieillissement cutané précoce, vous pouvez utiliser des compléments pour éliminer les déchets inflammatoires et apporter une large gamme d’antioxydants.
Enfin, il existe des aliments complémentaires fonctionnels qui ciblent certaines faiblesses à l’origine de plaies fréquentes et de démangeaisons. En cas de terrain allergique, de faiblesse immunitaire ou encore de surcharge métabolique, utiliser des produits adaptés peut contribuer à réduire les blessures, les brûlures, les démangeaisons, ainsi que le temps de cicatrisation.
Si vous trouvez souvent votre cheval blessé au petit matin et qu’il n’a pas accès à l’herbe bien verte, recherchez d’éventuels autres signes de carence. La Vitamine A - dont les apports peuvent ne sont pas toujours bien assurés par le foin - joue un rôle important dans la vision nocturne et le fonctionnement cellulaire.
Deja un comentario